Contribution La Griffe Île de France

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Étrangement, c'est à propos d'une controverse autour du mariage civil, qu'en 1781, l'opinion va se déchaîner, un pasteur défendant le mariage religieux pose la question : « Qu'est-ce que les Lumières ? ». Sans s'être consultés, Kant et Mendelssohn vont lui répondre, dans deux opuscules qui présentent les Lumières à leur apogée et posant la question : Les Lumières, décadence ou triomphe de la raison ?

Pour Kant, l'« Aufklärung », c'est la sortie de l'homme de sa minorité, dont il est lui-même responsable. Le moment où il entre dans le « Sapere aude » (« Ose Savoir ») d'Horace et quitte, par l'entendement, le temps où il manquait de décision et de courage et se référait exclusivement à l'entendement des puissances qui le dépassaient.  En fait, chaque homme a vocation de penser par lui-même et l'usage de sa raison doit toujours être libre. Ce qui amène les Lumières parmi les hommes, car il n'y a pas de danger de faire un usage public de sa propre raison et de déclarer ses idées touchant une élaboration meilleure de la législation publique même au travers d'une franche critique. Dans ce texte, Kant suggère l'inclinaison vers la libre pensée.

Moses Mendelssohn, tout en étant assez d'accord avec Kant, va nuancer cette orientation vers le libre arbitre et la libre pensée en s'interrogeant longuement sur la définition que l'on peut donner au verbe « aufklären », éclairer. Au-delà d'éclairer l'humanité, il ne faut pas perdre de vue qu'il faut placer en permanence la destination de l'homme comme mesure et but de toutes nos aspirations et de tous nos efforts, comme un point sur lequel nous devons diriger nos yeux, si nous ne voulant pas tout perdre. Existe parfois une contradiction, voire un antagonisme, entre l'homme et le citoyen : ramener l'homme essentiellement au citoyen peut-être la porte ouverte à d'abominables dictatures, sous prétexte d'introduire les Lumières. L'histoire, hélas, ne démentira pas ce pessimiste pronostic ! Existe un conflit entre civilisation et Aufklärung écrit-il : « L'abus d'Aufklärung affaiblit le sentiment moral, conduit à l'entêtement, à l'égoïsme, à l'irreligion et à l'anarchie. L'abus de civilisation crée opulence, hypocrisie, mollesse, superstition et esclavage ».

Pas facile de s'éclairer !

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