LE NOMBRE D’OR, RADIOGRAPHIE D’UN MYTHE

Le nombre d’or, radiographie d’un mythe. Marguerite Neveux COUV.jpg

Contribution La Griffe Hauts-de-France

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Marguerite Neveux siffle la fin de la récréation pour les adeptes des fantasmes du baron Matila Ghyka à propos du nombre d’or. Elle montre les lacunes des arguments du prince roumain : des allégations invérifiables qui interdisent de faire la part « du possible, du probable, du faux ou simplement de l’incertain. » Pourtant la partie mathématique des travaux de Ghyka est exacte, reconnaît-elle dans sa thèse.

Pour en finir avec les affabulations elle rappelle que le nombre d’or est inconnu dans l’Antiquité. La section d’or est connue, certes, mais De divina proportione, de Pacioli n’est publié qu’en 1498. Alors pour le nombre d’or, expression source de nombreux fantasmes, il faut attendre le début du XXe siècle. C’est le peintre Paul Sérusier qui définit la valeur exacte du nombre d’or : (1+√5)/2, dans L’A.B.C. de la peinture, sic. Et à la même époque le peintre hollandais Verkade publie dans Le tourment de Dieu les travaux du moine bénédictin Lentz, concepteur des saintes mesures de Beuron au XIXe siècle. C’est ce livre qui inspire à Matila Ghyka ses élucubrations.

Radiographie d’un mythe : la formule est pertinente. Marguerite Neveux met à l’os le nombre d’or qui fascine tant le franc-maçon. Et ultime coup de sifflet, le maître de conférences à l’université de Paris I résume la « fascination de la perfection pure et éternelle du nombre. » « Le nombre d’or pourrait être défini comme le fantasme d’une création parfaite, fantasme permanent, tenace, qui se trouve sous toutes sortes de formes et procure l’illusion d’être possesseur des secrets de la création ».

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