Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Œuvre clef de la Comédie humaine, le Père Goriot nous transporte au début du 19ᵉ siècle dans le Paris glorieux de la Restauration, pourtant corrompu par l’argent. Dans cette ville animée par les scandales financiers ou familiaux, on y trouve la pension de Madame Vauquer où se côtoient des résidents que tout oppose, et pourtant inexorablement liés, dont Eugène de Rastignac, jeune homme ambitieux venu étudier à Paris dans le but de s’y faire un nom et une situation. Si sa famille possède le lustre de la particule, si utile dans le grand monde, elle ne lui procure pas de rentrées d’argent suffisantes pour celui qui veut réussir dans une société où les apparences sont si importantes. Si, dans un premier temps, sa naïveté l’aveugle, il finit par se rendre compte que tout n’est que faux semblant et que les personnes qu’il envie ne vivent que d’illusions, portant en permanence un masque derrière lequel ils cachent leurs émotions et leurs sentiments.

Son destin croise alors celui d’un humble vieillard, Joachim Goriot, qui incarne l’amour paternel le plus dévoué et l’altruisme le plus excessif pour ses deux filles, Delphine de Nucingen et Anastasie de Restaud : « Je n’ai point froid si elles ont chaud, je ne m’ennuie jamais si elles rient. Je n’ai de chagrins que les leurs ». Deux filles belles comme l’aurore, mais ingrates comme le sont celles qui se veulent du grand monde.

Dans un roman plein de suspense, au réalisme saisissant, Honoré de Balzac, fin psychologue dans toute sa splendeur et sa misère, génie du tempo, maître de la description, courtisan désabusé et parfois vindicatif, place la générosité face à l’ingratitude et l’amour face à l’égoïsme absolu. Dans une société ravagée par la haine et le mensonge, une lueur d’espoir subsiste néanmoins…

Écrivain exceptionnel, Balzac décrit, dans un crescendo d’émotions, l’âme humaine, la passion amoureuse, les apparences de la bourgeoisie et le machiavélisme viril. Immense testament littéraire, il n’est pas possible de rester insensible à la lecture de ces lignes terriblement émouvantes de cette fresque inoubliable.

Je ne peux que m’incliner devant le talent de son auteur pour cette immense Œuvre de la littérature française.

À lire ou à relire !

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