Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Crime et châtiment met en scène Raskolnikov, jeune étudiant miséreux, arrogant, détestable et éprouvé par l’échec social. Résidant dans un quartier pittoresque de Saint-Pétersbourg, où la pauvreté est une vieille amie, il décide de perpétrer un crime parfait sur la personne d’une vieille femme prêteuse sur gages à laquelle il fait souvent appel, crime comme une sorte de justice mortelle vis-à-vis de ceux qui, comme elle, abusent de la pauvreté des autres. Il se persuade qu’il accomplira ainsi un acte qui améliorera la condition humaine, mais assassine également la sœur de la vieille usurière qui arrive sur ces entrefaites.

Dostoïevski nous offre une intrigue policière où l’on connaît, dès le début, l’auteur du crime et dont toute l’action consiste à examiner les indices qui permettraient de confondre Raskolnikov. Ce dernier s’acharne à ressasser son acte, à se tourmenter moralement au travers de longs monologues intérieurs qui le mettent aux prises avec le bien et le mal et avec sa propre conscience qui sera sa principale ennemie et son bras vengeur. En permanence assailli par ses démons intérieurs, il apparaît bien plus comme le jouet d’un destin implacable et indéchiffrable que comme l’acteur de sa propre vie.

Ce roman, qui présente une galerie de personnages remarquablement complexes, s’attache à décrire les conséquences du meurtre sur la psyché du criminel, tandis que l’étau de la justice se resserre inexorablement sur lui. C’est alors qu’entre en scène Sonia, une jeune prostituée. Bien que marquée du sceau de l’infamie, elle apparaît comme pure et lumineuse et c’est en sa compagnie que Raskolnikov va voyager vers la rédemption : « elle avait compris, elle n’avait plus de doute maintenant, il l’aimait, il l’aimait d’un amour sans limite et son heure était enfin venue ».

Tel un kaléidoscope réfractant la réalité à l’infini, où chaque élément reflète l’idée maîtresse comme la goutte d’eau le soleil, Crime et châtiment créé une critique puissante de la Russie des années 1860, où les hommes s’enivrent pour oublier la pauvreté et où les femmes sont parfois amenées à se marier ou à se prostituer pour survivre.

Il nous offre également un voyage intense qui confronte le lecteur à des questions complexes sur la culpabilité, la rédemption et la moralité.

Une lecture inoubliable pour ceux qui cherchent à explorer les coins les plus sombres de l’âme humaine, une âme complexe et ce roman en est la démonstration magistrale.

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