Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite △△△△△

Que dire du dernier Stephen King ?

D’abord que ce n’est certainement pas le dernier ! À ce propos comment expliquer que les lecteurs sont toujours fidèles au rendez-vous, alors que cet auteur de romans fantastiques est probablement le plus prolifique de l’histoire, que l’on pourrait croire que le filon est épuisé depuis longtemps et que la lassitude nous guette ?

Parce que King se renouvelle toujours en revisitant les recettes de sa diabolique cuisine. Disons que cette fois, il nous sert un bon vieux polar saignant, et je pèse chaque mot.

Bien sûr je ne vous dévoilerai pas l’intrigue, l’énigmatique accroche suffira. Bien sûr, il y a un héros récurrent et un certain nombre de choses attendues. Mais il y a toujours ce glissement inexorable et glaçant au tréfond des abîmes les plus obscurs de la nature humaine. Et le plus fort dans ce livre, c’est que ce glissement est rapidement prévisible et que paradoxalement c’est encore plus efficace. On devine en effet assez vite sous quelles formes l’horreur va nous prendre. Et malgré tout nous surprendre.

J’ajouterai que, comme habituellement, King maîtrise le rythme à la perfection, sachant adapter en permanence son style d’écriture à la tonalité du récit et au profil des personnages. Je pense que c’est cela son vrai talent.

Pas grand-chose à voir, par exemple, entre le style de « L’histoire de Lisey », son roman le plus personnel et très proche d’un mode de pensée psychotique, et ce nouvel opus qui ressemble à une terrifiante et grotesque chimère issue d’amours adultères entre l’élégance d’Agatha Christie et le cinéma Gore de Romero.

Et quoi qu’on en pense, Stephen King a toujours les pieds sur terre et n’oublie jamais de montrer son humour, sa francophilie, sa détestation distancée de Trump et plus récemment des antivax.

Encore un excellent moment.

Décidément, je me demande si je pourrai dire un jour que j’ai été déçu par un bouquin de Stephen King. En tout cas ce n’est pas aujourd’hui.

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CORRESPONDANCE