UNE VIE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
30 juin 2017, je me rappelle encore avec émotion l’annonce de la disparition de Simone Veil. Magistrate et femme d’État, ministre de la Santé sous Valéry Giscard d’Estaing, présidente du Parlement européen puis membre du Conseil Constitutionnel, elle a marqué l’histoire de la France en obtenant, au terme d’un combat politique où elle a fait preuve d’un courage et d’une foi à toute épreuve, la libéralisation de la contraception et le droit à l’avortement, en affirmant notamment : « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. »
Dans son ouvrage intitulé Une vie, elle accepte de se raconter à la première personne. Son récit, c’est le récit d’une vie singulière et d’un chemin hors du commun. Une vie faite de combats, de douleurs, de courage et d’amour.
Elle y relate, avec une émotion exceptionnelle, le cauchemar et l’enfer de la déportation. Une période extrêmement douloureuse et poignante marquée par des moments indicibles et indescriptibles. Cet événement marqua profondément sa vie comme en témoignent ces quelques mots : « La Shoah est omniprésente. Rien ne s’efface ».
Elle évoque ensuite sa reconstruction, ses études de droit, sa vie auprès de son mari et de ses trois enfants. Tout au long de son existence, Simone Veil a œuvré pour ce qu’elle pensait être bon et juste, à travers notamment la construction de l’Europe.
Au-delà de toute connotation politique, cette autobiographie, à la fois passionnante et modeste, combative et tout en retenue, authentique et sincère, est empreinte de passages magnifiques ornés de sensibilité. Un livre qui donne aussi un aperçu réaliste de l’évolution de notre société.
Personne d’exception au destin exceptionnel, je garderai pour celle qui s’est toujours battue pour ses idées et ses convictions, une profonde admiration. Portée par une force considérable et une volonté sans faille malgré ses douleurs, ses chagrins, ses épreuves et ses deuils, elle a toujours veillé à ce que l’Histoire ne soit pas oubliée : « Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s’étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence. C’est le poids effrayant du vide que l’oubli n’a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours. »