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Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

Si, comme moi, vous êtes sensible à une œuvre à la fois rude, fine et claire, vous aimerez du même auteur : Un roi sans divertissement, Les contes de la demi brigade, L’iris de Suze, Que ma joie demeure.
Ce roman écrit en 1928 précède de peu « Colline », 1929 et « Regain »,1930, qui sont les romans pastoraux les plus connus de Giono. « Un de Baumugnes » l’est beaucoup moins… pastoral.
Comment, à partir de la vision fugitive du coup de poignet d’une jeune fille contrôlant son attelage de chevaux, peut-on décider de la finalité de son existence ?

 Ne me dites pas que faire un choix essentiel ne vous est pas arrivé une ou deux fois dans votre vie ?
Oui, mais voilà ! Quand l’enjeu vous consume, vient alors le secours de ceux qui vous aiment d’amitié.
Mais aussi pour que l’histoire soit juste, que la vie ne soit pas vaine, et que l’on puisse se retirer en ayant participé humblement à ce que les choses s’accomplissent (ici se réunissent).
A chacun sa transhumance, des bêtes comme des hommes. A chacun sa veille de l’autre.

 Quand je reprends « Un de Baumugnes », ce qui me vient d’abord à l’esprit est la densité --non pas la profondeur--, mais le poids, qu’il s’agisse des sentiments, des paysages et des décisions à peser.
Sentiments désabusés pour certains, excessifs pour les uns, fragiles et purs pour les autres et que les mots ne peuvent porter.

Alors il faut agir.

Paysages extérieurs (la vie au grand air de ce monde rural) ou intérieurs (les fermes closes sur quel secret malheureux ?)
Alors il faut marcher et traverser.
Décisions à prendre et une fois réalisées, laisser vivre et s’effacer sans une parole.
Ce récit est donc, au travers d’un compagnonnage, l’histoire d’une REDEMPTION, rédemption d’un seul dans l’immédiat, puis petit à petit, comme une onde, de l’entourage, puis des hommes en général et enfin de la terre.
C’est donc à nous que s’adresse Giono, avec simplicité, car si rien n’est jamais acquis, rien, aussi, n’est jamais perdu.

Venez, de nuit, gratter à la porte, et dans le tremblement du bois, sans que l’on vous ouvre – dites : « c’est moi » et que, sans vous voir, on vous réponde : « je t’attendais ».

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