JÉSUS, MYTHOLOGIE & DÉMYTHOLOGISATION

Contribution La Griffe Paris

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

A la réflexion de ma propre expérience, et pour donner à mon rôle de lecteur une dimension sémantique et d’interprétation doucement pédagogique, je vous propose la lecture d’un livre de Rudolf Bultmann théologien protestant (1884-1976). Il s’est opposé au nazisme qui falsifiait les écrits bibliques. Il était proche de Heidegger dont il partagea les connaissances. Son œuvre consacrée à Paul a toujours fait référence. L’œuvre qui nous intéresse, écrite et développé en 1940 analyse l’écrit biblique en notant qu’il se présente avec une note mythique.

Déjà, dans « Nouveau Testament et Mythologie », il établit une critique des textes du Nouveau Testament et des apôtres.  Les professions de foi qui reposent sur la naissance virginale de Jésus (un esprit dans un corps de vierge), la descente du Christ aux Enfers, sa résurrection, le tombeau vide, la descente du St Esprit, le retour du Christ à la fin des temps, les miracles rapportés par les apôtres : tout cela constitue pour Bultmann des représentations mythologiques auxquelles l’homme moderne ne peut plus croire, en toute honnêteté intellectuelle. Au plan de la réflexion, Bultmann avance le mot démythologisation.

Dont il ne faut pas s’effrayer : c’est une variante de l’interprétation que nous commençons à cerner et qui va étendre le champ de notre compréhension. Le caractère mythologique des récits du NT, décrit par Bultmann introduit la notion d’herméneutique que nous pouvons avec lui formuler ainsi : proposer à l’homme, croyant ou pas, une nouvelle manière de se comprendre lui-même, en s’interrogeant sur cette forme particulière de langage qu’est le mythe. Je prends la précaution de rentrer dans une conception nouvelle que Bultmann appelle : démythologisation, qui n’est pas une démythisation.

C’est une nouvelle manière de parler du monde et de l’existence humaine dans le monde : nous ne parlons plus de l’événement christique en énumérant des faits « salutaires » dont on affirme la réalité et dont on exige des croyants le caractère historique (la naissance virginale, les miracles, la résurrection, l’ascension, le retour du Christ dans la gloire.) Tout ce langage est dépassé depuis la conception scientifique du monde, et le langage du mythe s’y substitue.

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LE MYTHE D'HIRAM