L’ESPRIT ARTIFICIEL

Contribution La Griffe  Poitou-Sèvres

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Ce choc est celui qui oppose d’une part, l’intelligence artificielle et, d’autre part, la philosophie.

Raphaël Enthoven, qui est l’auteur de cet ouvrage rafraîchissant, est un philosophe qui vient au secours, et l’on pourrait s’en étonner, d’une philosophie qui n’a plus rien à craindre pour sa survie puisqu’elle a eu le temps de l’histoire des hommes pour se forger une réputation qui lui revient de droit.

 L’intelligence artificielle, au-delà d’avoir de nombreux mérites d’exister pour ce qu’elle a d’être capable de maîtriser les calculs les plus compliqués mais aussi de donner accès aux technologies les plus performantes au profit de très importants domaines scientifiques, s’est installée durablement dans notre quotidien. Plus encore, elle laisse supposer, à qui veut l’entendre, qu’elle peut tout faire et notamment ôter, à ceux qui ont la sottise de le croire, le trouble de penser et la peine de vivre…!

Quant à la philosophie elle a, depuis que les hommes ont appris à réfléchir, modestement avec prudence et détermination, su participer à la longue construction de l’humanité tout en composant avec la nature des choses et des événements qui ont fait ce que nous sommes.

Mais à tout bien penser, l’auteur de ce vivifiant plaidoyer a souhaité nous rappeler que, dans ce combat de titans, rien ne saurait remplacer le bonheur qui est nôtre de ne pas toujours satisfaire notre belle curiosité de découvrir la vie, telle que nous la racontent, tant bien que mal, des générations de penseurs qui ont pris le temps de l’aimer et d’en déceler quelques secrets.

Ces petits secrets, Raphaël Enthoven nous les confie, au fil des chapitres qui se suivent, pour nous dire toutes ces belles émotions qui ont fait de nos vies ce que nous avons de plus précieux. Il nous montre avec habilité et justesse que l’intelligence artificielle, pour laquelle «l’humanité est un véritable casse-tête», ne viendra jamais au secours de la pensée philosophique qui est, depuis toujours, l’enfant de son époque dans  laquelle elle puise ses mots pour nous raconter avec la sagesse d’un esprit «non artificiel», le présent d’un temps retrouvé. 

Cet ouvrage m’a confirmé que l’immense prestige de la philosophie est de savoir encore nous émouvoir en nous rappelant délicieusement que la véritable moisson de notre vie est celle d’un peu de poussière d’étoile que nous avons saisi au hasard de notre existence, et que cela suffit à notre bonheur.