LETTRES À SOPHIE VOLLAND

Contribution La Griffe Île de France

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Louise-Henriette, dite Sophie, Volland mourra le 22 février 1784, et Denis Diderot le 31 juillet. L'amour de Denis pour Sophie durera une trentaine d'années et fit l'objet d'une correspondance considérable qui devint un document de premier ordre sur la société littéraire et philosophique de l'époque.
Sophie Volland et Denis Diderot se rencontreront en 1754 et établiront, selon leur expression, une « liaison douce » qui sera plus une affaire de tête et d'estime que de passion charnelle. Cette « liaison douce » dura autant que la vie des deux amoureux et « Frère Platon » comme disait Voltaire, mourut cinq mois après son Héloïse.

Cette correspondance est étonnante par rapport à la nature du protagoniste connu : Denis Diderot est, incontestablement, un personnage-clef du siècle des Lumières par le rôle qu'il y joua, notamment par sa contribution première sur l'Encyclopédie et ses textes philosophiques comme « Le neveu de Rameau » et de nombreux autres. Mais nous devons désormais compter ses lettres à Sophie comme un recueil philosophique, car il y mêle tendresse et pensées philosophiques profondes.

C'est là que nous y trouvons l'une des plus belles réflexion d'un athée matérialiste sur l'au-delà de la mort. Citons-là : « Ceux qui se sont aimés pendant leur vie et qui se font inhumer l'un à côté de l'autre ne sont pas si fous qu'on pense. Peut-être leurs cendres se pressent, se mêlent et s'unissent. Que sais-je ? Peut-être n'ont-elles pas perdu tout sentiment, toute mémoire de leur premier état...O ma Sophie, il me resterait donc un espoir de vous toucher, de vous sentir, de vous aimer, de vous chercher, de m'unir, de me confondre avec vous, quand nous ne serons plus. S'il y avait dans nos principes une loi d'affinité, s'il nous était réservé de composer un être commun, si je devais dans la suite refaire un tout avec vous, si les molécules de votre amant dissous venaient à s'agiter, à se mouvoir et à rechercher les vôtres éparses dans la nature ! Laissez-moi cette chimère. Elle m'est douce. Elle m'assurerait l'éternité en vous et avec vous » Chapeau !

L'homme moqueur ou en colère qui voulait changer la société, vouant Dieu aux gémonies, n'aspirait qu'à l'éternité de l'amour.

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