Contribution La Griffe Midi-Pyrénées

Rubrique Art

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Une théorie de l’amour, dont nous régale Jean-Pierre Siméon se divise en deux parties :
Cent trente propositions, théorèmes tremblants, injonctions fragiles...
Où tout poème est une pensée de l’amour

Le titre de ce recueil se veut provocateur. Ce n’est pas l’essai d’un philosophe ou d’un technologue des multiples disciplines qui se raccordent avec un profit mercantile à tout ce qui englobe l’amour, mais les écrits lumineux d’un poète qui a l’expérience de l’amour.

De toute évidence, ce recueil dédié à Véronique sa femme, est un hymne heureux à l’amour.

Si l’expérience de l’amour est nécessaire pour susciter le poème d’amour, elle doit s’accompagner de l’amour de l’amour, véritable vocation qui fut parmi une multitude d’autres auteurs, celle de Romain Gary.

Les aphorismes de la première partie se dégustent dans le recueillement et la lenteur de lecture. Ils ont vocation à être relus. L’intense éblouit. Jugez plutôt : « 55. La nuit déjà. Tout encore. »

Les poèmes de la seconde partie invitent, au-delà de leur puissance d’évocation, à une interrogation sur l’essence-même de l’amour. L’amour serait une autre forme de la pensée. Il connaitrait, contrairement aux vœux ardents du poète, ses limites puisque « nul ne guérit l’autre de sa mort. »

Jean-Pierre Siméon y aborde un thème qui l’a déjà mobilisé, celui du mythe d’Orphée, l’homme des deux royaumes, de la vie et de la mort. Il pose la question de la finitude humaine. Orphée accomplit le passage, va chercher Eurydice aux Enfers grâce à la poésie lyrique. Orphée est le poète divin, absolu, exemplaire : « Eurydice entends-tu dans ta nuit Battre là-haut le cœur du soleil ? »

L’amour perpétue la question du « pourquoi ? » dès notre naissance au monde. « Aimer est donc le seul vivre honorable ». L’amour, seule consolation possible, résiste à tout.

Cet ouvrage, qui nous ramène à l’intense, est pourtant une sereine apologie de l’amour, cet amour qui est toujours là, pour l’éternité. Cet amour qui fait écrire au centenaire Edgar Morin : « L’amour doit être introduit en relation indissoluble et complexe dans le principe de rationalité. Il doit constituer une composante de la rationalité complexe. » (Changeons de voie Ed. Denoël, p 135)

Dans un monde qui étouffe de sa complexité, l’amour est le seul guide fiable.

« Une théorie de l’amour » nous en convainc.   

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