SOMMES-NOUS CE QUE NOUS DISONS ?

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Inutile de présenter Georges Orwell, l’auteur de « 1984 », qui mit en garde le monde notamment contre la simplification du langage. Le désajustement linguistique demeure le principal outil silencieux et insidieux des dictatures, le dispositif qui permet l’accélération de la décérébralisation.

Je ne connaissais pas ce texte publié dans Horizon en avril 1946 sous le titre original :  Politics and the English Language. Malgré la traduction et les exemples qui ne s’adaptent pas forcément à la langue française, le propos est limpide : la mauvaise utilisation du langage et le manque de précision des mots que l’on utilise est en train de mutiler la réflexion, d’étouffer les esprits, de lisser, de polir et de stériliser l’intelligence.

La question est maintenant de savoir qui de la poule ou de l’œuf… Est-ce le déclin de la pensée qui appauvrit le langage ou est-ce l’inverse ? Les mots sont-ils indispensables à la pensée ?

Apparemment le contraire n’est pas nécessaire, il suffit de regarder cinq minutes de téléréalité, les mots semblent autonomes, au-delà de toutes réflexions ou intelligences.

Le texte d’Orwell est terriblement d’actualité, il fait une description de l’utilisation du langage comme manipulation de propagande. C’est la définition même du wokisme et de tous les fascismes qui prétendent nier les différences biologiques en revendiquant une différence communautaire. Simplifions les mots, simplifions les genres, abolissons le réel et le « concret se dissoudra dans l’abstraction », l’artificiel, le concept et le virtuel remplaceront nos vies réelles, nos questionnements, nos réflexions et donneront une illusion de bonheur.

Des « conservateurs jusqu’aux anarchistes », aucun politique, aucun média n’échappe et ne lutte contre cette simplification délirante, symptômes, dans toutes les langues, de la liquéfaction de notre civilisation.

Il m’est impossible de faire une synthèse rapide de tous les propos d’Orwell en moins de cinquante pages, c’est-à-dire plus que lui, c’est dire si son propos est condensé.

Ce livre est publié dans un format demi-poche, ça coûte trois euros en librairie, il ne faut pas passer à côté, même si c’est un peu complexe, il faut le faire lire à nos enfants, eux non plus ne pourront pas dire : « nous ne savions pas ! ».

Précédent
Précédent

CROIRE  SUR LES  POUVOIRS  DE  LA  LITTÉRATURE 

Suivant
Suivant

LA SAGESSE