AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA

Contribution La Griffe Paris

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

J’ai lu cette œuvre 5 fois dans ma vie, découvrant systématiquement des significations qui m’avaient échappé auparavant. N’ayez pas peur… Rien à voir avec Kant, ou l’Ethique de Spinoza , là on s’arrache parfois les cheveux pour les comprendre ! Nietzsche est un penseur qui s’exprime dans un style poétique. Ce sont généralement de minuscules chapitres allant de quelques lignes à une ou deux pages, vous pouvez donc zapper de l’un à l’autre sans perdre le fil, le tout dans une langue facile d’accès. L’essayer, c’est l’adopter ! Mais cela ne signifie pas forcément le comprendre dans l’instant. Il faut toujours se méfier de la langue des poètes, qui en dit toujours plus qu’elle ne semble le faire. Et au diable Heidegger ou Gide qui n’appréciaient pas ce style nietzschéen.

Imaginez… Voilà un homme qui a repensé la philosophie en faisant quasiment abstraction de vingt cinq siècles de penseurs avant lui ! D’ailleurs, Nietzsche lui-même, présente ce livre comme son ‘’cinquième évangile’’. Ca étonne, ça décoiffe, ça ébouriffe, ça peut commencer par une gentille caresse et se terminer par un violent coup de griffe (je n’ai pas résisté, désolé).

Dans Ecce homo, il dit au sujet de l’écriture de son Zarathoustra : ‘’tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité…’’. De la poésie, de l’intense réflexion sur l’avenir de l’homme, mais aussi de la parodie : en effet, Zarathoustra, après s’être isolé dix ans dans les montagnes, fait penser au séjour du Christ dans le désert quand il veut redescendre dans les vallées pour parler aux hommes de sagesse. Mais pas dans les mêmes termes…

Bien que le livre puisse apparaître disparate, il est bien structuré en quatre parties : cela commence par la mort de Dieu (qu’il repose en paix), cela continue avec la volonté de puissance (attention aux ânes bâtés qui croient que cela a inspiré le troisième Reich), se poursuit avec le concept d’éternel retour (qui n’a rien d’un retour en arrière) et se termine par la tentation nihiliste (grave danger pour l’auteur). Une ode à la liberté de penser et d’être, qui détruit sans pitié les certitudes, les pensées tristes et mièvres tout comme les préjugés et la bien-pensance.

A partir de quatre euros soixante en livre de poche : pas assez cher mon fils pour une telle œuvre !

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